Et encore…

Le Théâtre

Le monde entier est un théâtre, Et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles – William Shakespeare

Grandissant dans une ambiance méditerranéenne, j’ai très vite compris que la comédie ferait partie de ma vie.
En effet, lors de disputes familiales, certains membres de ma famille se plaisaient à « mourir » mais seulement une seconde !

Depuis mon enfance, la scène m’obsède.
Quand je ne passais pas mon temps à inventer des histoires abracadabrantes, je chantais seule à en perdre la voix, avec un micro, imitant les chanteuses de l’époque.
Et surtout, j’aimais danser dans la rue sous un temps maussade sur la scène mythique du film musical – Chantons Sous La Pluie ( Singin In The Rain ).

La magie reste intacte encore aujourd’hui…
Peut-être est-ce une des raisons pour laquelle j’adore la pluie et perd toujours mes parapluies ?
Après quelques années de danse classique, de moderne-jazz et claquettes, je n’ai pas fait de comédie musicale.

En revanche, je me suis retrouvée la trentaine passée sur les planches de théâtre.
Attirée par la mythologie grecque, je suis fascinée par la tragédie comme « Antigone » de Jean Anouilh. Cependant les autres genres modernes comme le théâtre engagé et le théâtre de l’absurde ne cesseront de me donner pleinement satisfaction.
J’ai donc intégré des compagnies de théâtre autour de répertoires contemporains sur des thèmes :

  • La condition féminine ou la polygamie
  • La notion de l’étranger
  • Le nazisme
  • La condition de la femme et la maternité
  • La relation mère-fille

Mes rôles, en parfaite synergie avec ma personnalité, me poussent à m’investir avec succès la scène…
Refusant les propositions de certains metteurs en scène de les suivre, l’un d’eux furieux me traite de Sarah Bernhardt ! À l’époque je lui tournais le dos mais aujourd’hui, je le prends comme un compliment !

Très vite, je suis devenue intervenante théâtre pour transmettre ma passion de la scène en utilisant l’outil théâtral comme développement personnel avec des adaptations scéniques et représentations publiques.

Plus de vingt-ans ont passés…
À la vie comme à la scène, je suis restée fidèle à mes goûts littéraires avec cette liberté de jouer ou pas ce que j’aime afin d’ honorer mon rôle d’actrice.

La sculpture

Laisser son mental se libérer de ses émotions pour s’unir avec la matière, mélange d’inertie et de vie, pour faire naître l’essence de la création.

Essayer pour ne jamais regretter de n’avoir pas essayer, telle est ma devise !

Sculpter avec cette volonté, cette rage de vivre.  
De s’abandonner au rythme de ses pulsions. 
Vivre sa passion sans se soucier de l’opinion d’autrui.
Plutôt mourir avec ses illusions que renoncer à ses désirs. 
Oser dire oui à sa passion.        
                                                             

L’argile

La terre a ses exigences – son aspect mou me pousse tantôt à la maltraiter, tantôt à la caresser…  
Si on ne la maîtrise pas, elle peut subitement s’écrouler devant soi.  
C’est la raison pour laquelle il faut faire preuve de vigilance à son égard.  

Une fois l’œuvre réalisée, on lui rend hommage une dernière fois avant de la faire cuire, pour lui donner la vie éternelle.
Je n’ai jamais été satisfaite du résultat de la cuisson.
Comme beaucoup, je la préfère non cuite mais cependant trop fragile pour la conserver.

Le modelage détend dit-on, je dois reconnaître que c’est loin d’être mon cas !

La pierre

La pierre représente pour moi un matériau noble, associant sa froideur, sa dureté à l’orgueil.
La difficulté de maîtriser face à soi un bloc demande de la rigueur dans ses gestes pour pouvoir le dompter.  
La pulsion animale qui habite chacun de nous permet de libérer cette force intérieure afin de créer

Grâce à la générosité du Maire de ma ville, et avec l’aide d’autres artistes, nous avons remis en état un ancien entrepôt municipal.
Gérée par l’Association La « Cité de la Création », il devient :
– Un lieu d’échange et d’expositions mis à la disposition pour les créateurs.
– Un espace de rencontre avec le public pour des cours d’initiation aux Arts Plastiques.
J’y ai passé de nombreuses nuits en compagnie de mes blocs de marbre en écoutant Brahms !

De mes premiers débuts sur la pierre du Gard, j’ai enchaîné sur le marbre.
J’aurais toujours une immense gratitude pour Monsieur Belchi de la Marbrerie de Saulce-sur-Rhône.
Il m’a fourni deux jeux d’outils de tailleur de pierre en voyant l’état de mes mains.
Je revois encore son sourire en coin quand je suis venue la première fois lui demander des chutes de marbre.
L’air étonné, il m’a demandé ce que je ferais s’il ne m’en fournissait pas.
Sur un ton ferme, je lui ai rétorqué que les cimetières en étaient remplis !
Il a éclaté de rire en demandant à ses employés de charger ma voiture.


La peinture

L’éternelle quête de l’impossible chef-d’œuvre

Sans aucune connaissance des peintures, je les mélange toutes ensembles pour donner vie à la toile.
Un élan spontané, sans réfléchir. 
Juste la satisfaction de voir la matière prendre elle-même son empreinte sur la toile, la laisser sécher et voir le lendemain l’opération de la manœuvre.
L’effet de surprise est garanti…

J’utilise d’une part la technique Alla Prima : 
– Une toile commencée et terminée dans les deux ou trois jours suivants

D’autre part la technique d’empâtement (impasto) :
– Utiliser une peinture non diluée avec beaucoup d’épaisseur permettant de donner du relief sur la toile.
Le résultat obtenu permet une superposition de couleurs donnant une vision abstraite.